Le massacre de Klaatu ou la création des Fées sans Frontières

Chapitre débuté par Éris

Chapitre concerne : Honoka, KLAATU BARADA NIKTO, Les fées du désert, Éris, sam, charline,

Ce texte vaut 4 bières !
Le petit groupe des fées est réuni dans ses quartiers, un petit coin de ce monastère perdu au milieu de nulle part. Habituellement l’humeur est plus joviale, mais la fée Éris a le visage fermé des mauvais jours, tout comme Sam, sa moitié. Même la timide Honoka, trop fragile et innocente pour ce monde cruel, est plongée dans des pensées qui n’appartiennent qu’à elle, mais il ne faut pas être devin pour comprendre qu’elles ne sont pas roses.

Reste Charline. Leur petit rayon de soleil, cette blondinette recueillie au milieu des montages, affamée, cherchant désespérément son Roméo et qui n’avait tenu que grâce à la fameuse poudre de fée. Elle joue avec son hélicoptère et, pour la première fois, il m’apparaît pour ce qu’il est. Un engin de mort et de destruction.

Je secoue la tête pour oublier mes sombres pensées. Tout ça à cause de cette pétasse rousse, inspectrice de mes deux tout droit tiré d’un mauvais comics peuplé de nazillons. Oh bien sûr, je n’avais pas pu m’empêcher de lui dire ce que je pensais de ses manières, irritée par son ton dédaigneux et l’impression qu’on lui avait planté un balai dans le cul, à se tenir droite comme un I. Le temps où je léchais des culs pour pas crever la gueule ouverte est bel et bien révolu, alors j’espère qu’elle avait apprécié le doigt d’honneur dont elle avait hérité lorsqu’elle nous avait tourné le dos en nous traitant de « Kabanaises ». Non décidément, elle est vraiment trop conne pour pas reconnaître une fée quand elle en voit une…

- On va faire un tour ?

Une tentative de sourire peu convaincante, mais j’ai besoin de m’aérer l’esprit. Charline est enthousiaste prenant la tête de notre petite troupe avec son hélicoptère des fées dans les mains, Honoka suit par politesse alors qu’elle vient déjà d’enfiler un pyjama trop grand à petites fleurs roses, quant à Sam, ma Sam, elle glisse sa main dans la mienne, ayant besoin de ma chaleur, autant que j’ai besoin de la sienne.

J’aime bien la cour du monastère. Il se dégage de ce lieu une forme de sérénité, comme si les ombres des moines de l’ancien temps le hantait encore. Enfin, ça c’est quand la clown déjantée de Klaatu ne tourne pas en rond avec son chariot à friandises pour distribuer de la barbe à papa à tout le monde. Mais là il n’y a que les bruitages rigolos de Charline qui rend les gens gentils en les saupoudrant de poudre de fée avec son hélicoptère magique. Comme si cela était possible…

Je commence à me détendre un peu, laissant ma joue se poser sur l’épaule de Sam. Si j’avais un doute, il n’existe plus, j’aime cette femme, beaucoup et sa présence me rassure.

Une pression sur ma main et je sais. Je sais que quelque chose de grave va arriver. Sam l’entend avant moi, le bruit caractéristique d’un moteur vrombissant annonciateur du pire.

Et l’enfer s’abat d’un seul coup. Un bruit de tôle froissée, le crissement de pneus soulevant la poussière, et les coups de feu qui claquent, assourdissants, bientôt couverts par le cri des blessés et des mourants. Mais étrangement, la seule chose qui me frappe au milieu de cette fureur mécanique c’est que j’ai perdu sa main.

Et mes doigts cherchent désespérément dans le vide…

 
Ce texte vaut une bière !
Une petite asiatique de passage derrière la punkette rousse. En pyjama à petites fleurs roses, armée d'une brosse à dent et d'un tube de dentifrice, elle allait manifestement se coucher. Il est encore un peu tôt mais elle se couche tôt semble-t-il. Intriguée, elle vient tout de même aux côtés d'Eris pour s'incliner devant la femme rousse [Lira] qui se présente.

Bonsoir madame ~

Une voix très douce et accueillante, une politesse sincère et même innocente. L'opposée totale du ton sec de l'inspectrice venue devant les quartiers des "Fées".


D'abord souriante, elle semble vite intimidée par la rudesse de celle "en charge de l'inspection".


Le ton sérieux, le sujet abordé, l'ambiance d'inquisition ou d'interrogatoire, le tout semble la refroidir drôlement. Elle n'avait jamais vu ni entendu parler de cette prétendue inspectrice avant, et à qui Eris demande justement de se présenter. Son regard se tourne vers Eris, comme déjà lasse, comme pour la laisser gérer ça. Après tout, son lit doit l'appeller. Suite à l'échange avec Eris, la voilà maintenant étiquettée "kabanaise" réfractaire avec l'ensemble des Fées, quoi que ça veuille dire... la Néo-Japonaise regarde l'inspectrice presque robotique aussitôt repartir, interdite comme si on venait de la traiter bêtement de Chinetoque.

Voilà qu'Eris vient la sortir de sa torpeur. Hono lui retourne un sourire amicale aussitôt. Faire un tour ? Pas le temps de se changer, elle va juste troquer ses petites pantoufles usées pour des chaussures. La voilà donc qui suit le groupe marchant à pas tranquille...

Dans la cour, le froid la rattrape très vite. Elle décide de laisser les deux tourterelles tandis que Charline est entre de bonnes mains avec ses jouets. Brr, il faut vraiment qu'elle rentre... idiote de ne pas avoir pris son gros manteau noir d'hiver, enfin, c'est qu'elle pensait juste faire le tour du monastère, de l'intérieur... Aller "faire un tour", c'est forcément dehors ? décidément, elle a encore du mal avec certaines expressions. Revenant sur ses pas dans les couloirs du monastère, soudain un gros vacarne se fait entendre... tactactactac, des tirs ! Honoka sursaute !


Hé ?!

Un petit cri de surprise autant que de peur. L'effroi s'empare d'elle, elle se replie. Son regard interroge la fenêtre, la cour... Tactactactac ! Elle se baisse ! Tactactactac, tactac, encore des tirs ! de l'agitation, des cris, une bataille ! Honoka accourt paniquée, à petits pas de course peu athlétiques, à toute allure aussi ridicule que son pyjama...

Yada!
Charline !

...Charliiiine !

 
Ce texte vaut 2 bières !
Je tourne lentement sur moi. Je ne suis pas certaine de comprendre la succession d'évènements et l'afflux d'images qui se superposent à mon regard. 
Sam ? Eris ? Honoka ? 

Je suis en train de serrer le chat ballon contre moi, cadeau de la gentille madame clown - il s'est un peu dégonflé depuis mais la forme rappelle toujours celle d'un chat - et l'hélicoptère jouet, cadeau de la jolie fée blanche. 
Sam ? Eris ? Honoka ? 

Je cherche du regard mes bonnes fées. Le message, entendu, d'une inspectrice m'a fait peur... Les détonations et les cris qui ont suivi n'ont rien fait pour me rassurer. Au contraire.
Mes joues sont humides, les larmes coulent sans que je puisse les arrêter. 
Mes pieds, l'un après l'autre, avancent dans une direction que je n'ai pas choisi. le temps, lent en premier lieu, s'accélère comme le déroulement de l'attaque qui se passe au moment même.
Je ne comprends pas ce qui arrive.

Sam ? Eris ? Honoka ? 

Je tombe et me redresse.
Mes cris se mêlent à mes larmes. J'ai peur.
Je n'ose plus bouger.
Je reste où je suis, figée, dans l'expression de panique qui peut caractériser une petite fille prise entre deux camps qui s'affrontent. 


Saaaaaaaam ? Eriiiiiiiiiiiis ? Honokaaaaaaaaaaaa ?  
Ce texte vaut 2 bières !
Putain !

C’est la première et la seule chose qui sort des lèvres de Sam quand elle entend les premiers tirs lors de l’attaque. Après ça, les pensées défilent dans sa tête. Comment elle a pu se laisser aller assez pour être surprise et ne rien voir venir. Elle aurait dû tiquer en voyant la rousse débarquer mais elle avait laissé Eris gérer, comme d’habitude. Elle se foutrait des baffes.

La brune secoue la tête et ferme les yeux, une seconde rien qu’une. Elle souffle et reprend ses esprits. Pas de panique, ce genre de situation, elle connaît. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Parce que là, tout de suite, elle ne doit pas penser qu’à elle. Elle a trois autres fées à trouver dans ce foutoir et à protéger. C’est ce qu’elle avait promis il y a peu et elle a foiré comme il faut…

La première qu’elle entend et réussit à repérer c’est Charline, la gamine pleure et appelle leurs noms. Sam se mord la lèvre et se met à courir dans la direction des cris. Elle repère enfin la petite et la prend par la taille pour la soulever contre elle. Elle court pour la mettre à couvert derrière un des bâtiments et la dépose sans desserrer son étreinte.

Charline ! C’est Sam ! Je suis là, t’inquiète pas.

Elle recule pour la regarder et vérifier qu’elle n’est pas blessée.

Il faut que tu arrêtes de pleurer, je sais que c’est pas facile parce que c’est vraiment le bordel, là tout de suite. Mais il faut que tu arrêtes de pleurer pour me dire si tu as vu les autres et si je peux te laisser le temps de les trouver. Tu comprends ?

Elle se met à hauteur des yeux de la petite et attend qu’elle fasse un mouvement de tête pour acquiescer. Sauf qu’évidemment, elle ne la lâche plus, elle s’accroche encore plus. Sam la reprend dans ses bras, serrée contre elle et repart dans sa quête des autres.
Elle mettra un peu plus de temps à découvrir une Honoka en pyjama. Elle souffle rassurée. L’asiatique a réussi à s’enfuir et se mettre à l’abri. Elle inspecte rapidement, elle non plus n’est pas blessée. Rapidement, elle se détache de Charline.

Les filles, vous allez rester là. Vous êtes en sécurité, les tirs ont l’air de se calmer. Ça sera bientôt fini.

Leurs yeux sont remplis de terreur mais Sam ne peut pas s’attarder, elle sent la panique la gagner et elle ne peut pas s’y laisser aller. Pas tant qu’elle n’a pas trouvé sa rouquine.

Je dois aller chercher Eris.

Et elle part en courant cherchant, à travers la fumée, les tirs, les morts et le sang, la longue silhouette rouge et blanche de son amante.
 
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L'assaut est terminé.

Honoka attend, assise sur le sol, tenant ses genoux repliés...
C'est un peu spécial de se retrouver là, en pyjama entourée de fusils d'assaut...
Visage enfermé dans ses cheveux et sa frange, posé sur ses genoux, Honoka observe...
Sage comme image...

On fouille, on sécurise, on soigne des blessés, on déplace des corps...
Personne ne lui parle, aucune explication, tout le monde est encore affairé.

Elle sait seulement l'évidence. Il y a eu une attaque et son sort est entre les mains de ces gens surarmés dont elle ignore tout. Ce fût rapide mais si intense. Et maintenant, l'attente sous bonne garde, dans un calme assez angoissant... Comme une rescapée d'attaque terroriste, pas encore tirée d'affaire, ne sachant si elle est en otage avec ses amies, si elles vont être mises au travail forcé ou juste exécutées...

La fatigue accentue la sensation de froid du monastère mal chauffé... Honoka essaie de ne pas penser à son lit douillet ... c'est raté. Il est là-bas, plus loin au bout de l'aile du monastère. Brrr, les membres engourdis. Mais elle n'ose pas bouger ; la meilleure chose à faire en présence de gens qui peuvent aligner une rafale au moindre geste suspect. Sage comme image... L'angoisse la tient drôlement éveillée, trop éveillée...

Il y a cette femme rousse... Honoka la reconnaît. C'est "l'inspectrice" de tout à l'heure. Elle a l'air assez à l'aise avec les assaillants. Elle n'est donc pas de la "police" de Klaatu ? Honoka croyait qu'elle était venue "inspecter" les Fées sur ordre de la clown pour lui faire passer un message, et bien affirmer son autorité pour se présenter. Les autorités locales, sa cheffe supposée la clown, avaient déjà toutes les réponses à ses questions. Cela ressemblait tellement à des menaces voilées... Finalement, c'est pas une sbire de Rosemary venue l'intimider... en tout cas elle n'est pas venue intimider pour le compte de la clown. Elle travaille donc pour ce gang...

Et là-bas des cadavres... des gens qu'elle a vu vivant juste avant, le jour même... maintenant simple tas inanimé... elle pourrait être la prochaine. Un homme barbu et tatoué parle à la radio avec le "messager" qu'elle a rencontré il y a quelques jours et qui s'est eclipsé quand elle lui a gentiment proposé un petit-déjeuner pendant qu'il délivrerait son message... ils tiennent une horrible discussion à la radio sur la récupération de cadavres en morceau, comme d'une conversation banale... Oh qu'ils parlent forts... elle ne peut s'empêcher de les entendre, ça lui donne littéralement la nausée... L'angoisse, le froid, la migraine de la fatigue... l'émotion de la bataille est à peine séchée, la voici à nouveau au bord des pleurs. Tactactactac ! ...?! Les autres s'enfuient ! On s'approche, on les met en joue ! Honoka s'enfuit paniquée en criant...


Yaaaaaaaaaa !


Loin du monastère, les tirs se sont tus... elle continue de s'en éloigner en marchant essouflée...
Choquée d'être encore vivante... Elle s'est pris quelques éclats, quelques autres égratinures...

La menace de mort proférée par leur cheffe asiatique pour accompagner les tirs ne lui est pas parvenue...
mais ainsi virées manu militari à coups de semonce, sûr que le message est très bien passé quand même.


Maintenant sans rien, en pyjama dans le froid d'hiver...
L'étreinte d'une température négative...


pfff, pfff, pfff... Brrr...

Se tenant dans ses bras pour essayer de se réchauffer, soufflant de petites brumes devant sa bouche...

Brrr... pfff, pfff, pfff...

Le froid, toujours le froid... Marcher, toujours marcher... toujours le froid...
Complètement hagarde et grelottante, larmoyante. Eris, Sam, Charline ?