Olalah, Poumky ! Il ne faut pas m'invoquer comme ça, voyons ! Bah oui, dire mon nom plus de trois fois, tout de même... C'est très flatteur de nous appeller "la bande à Juno", ça fait un peu comme si je dirigeais la bande, mais je vous rappelle que je ne suis que le diplomate dans vos histoires ! Et le meilleur, si vous voulez mon avis.
En vérité, Poum, je t'admire. Je ne sais pas comment tu as réussi à survivre à travers les pires magouilles du désert et des cendres, et pourtant, te voilà ! Plus résiliente qu'un cafard mutant ! Enfant, tu es devenu grand. Pourtant, t'en as eu, des chances de mourir ! Oui, parce que bon, c'est rigolo de nous traiter de faiseurs d'embrouilles, alors qu'on aurait pu s'entendre si vous aviez correctement mis la camisole sur votre ami Ronald, le zombard pro du matos ! Mais bon, on s'est peut-être trompé, il paraît que c'est pas facile à faire. En tout cas, si on te voulait morte, tes os auraient décoré le cendrier bien avant ceux du punk facho. Tu ne dois pas ta survie à ton instinct paranoïaque, mais à la bonté des seuls types aimables de la mer de cendres. Et aussi parce que ça nous faisait marrer de te voir détaler en sueur à chaque fois, il faut bien l'avouer.
Bref. Je vais essayer de ne pas m'étaler plus, de toute façon la vérité est trop versatile sur les ondes. Et je ne parle même pas de nos relations avec Karaboudjan, alors là, il faudrait aller déterrer des archives de l'Union pour savoir qui avait raison de penser selon quelle code de quelle faction.
On peut entendre des voix dans le fond. Des gars qui haussent la voix un peu bizarrement, des raclements de gorges.
En tout cas, je te remercie de t'inquiéter pour nous et nos relations, ça prouve, à défaut qu'il y a une fuite chez nos amis rouges, que tu tiens à nous. Maintenant que c'est la rumeur, c'est vrai qu'on peut en parler, nous avons décidé de prendre l'air. Mais attention hein, nous ne sommes jamais bien loin de notre Asile adoré. Si on apprend que tu rôdes par là-bas, tu vas devoir te remettre au jogging parce qu'on y sera plus vite qu'il ne faut de temps pour faire le trajet Vénus - Junon - La Terre ! En plus, ils vont avoir du boulot, avec cette vague migratoire de... Comment c'était déjà ? "Les perdus, les sans abris, les parias ou les sans-factions", il me semble ? Oui, voilà. Les cowboys devraient s'y plaire. A croire que j'avais prévu le coup ! Je me suis un peu étalé là, non ?
Je vais terminer mon apparition vocale par une musique, maintenant. Râlez pas, il faut bien. Vous êtes prêts les gars ?
Cette chanson est dédiée à une époque qu'on croyait compliqué, quand notre soucis c'était de savoir si Poumpoum la pillarde, Dante l'attardé, et Stranger l'estropié allait se décider à échanger une lance contre 2 kilos d'opium pour survivre la canicule. Poum était partie la tête en bas, forcée de se faire aider, l'air épouvanté d'avoir donné un bout de bois aux dealers les plus sympas de l'histoire des dealers. Plus spécialement, cette chanson est dédiée à un pauvre vagabond muet avec qui on a même pas eu le temps de discuter, mais qui a pourtant su se faire une place dans nos coeurs.
Pour toi, mon Ron !
C'est alors, chose inouïe, que ce n'est pas François Juno qui se met à chanter, mais toute une équipe à l'accent magique. Le chanteur doit être derrière les instruments. On sent vraiment une passion dans les couplets, pour un truc dédié à un zombie.
La chanson se termine en rigolade, et Juno reprend la parole après cette prestation un peu bâclée.
Voilà ! Maintenant vous pouvez nous appeller la bande à Juno ! Si vous cherchez un responsable, ne cherchez pas plus loin, je suis le cerveau derrière tous vos malheurs ! L'unique et inimitable François Juno ! Et maintenant que je suis sur les ondes, je vais faire des blagues pour vous faire peur !
Ha ! Ce qu'il ne faut pas dire.