L'histoire ratée d'une radieuse tarée
Chapitre débuté par Pauanaka
Chapitre concerne : Pauanaka,
Pauanaka


Réunion familiale
Plic...ploc...plic...ploc...La femme regarde le sac deverser son poison...ou est-ce le remène au poison qui l'infecte ? Tout est trouble. Elle tourne la tête à droite, une jeune fille semble dormir. Son nom, elle le sait, elle la connait, tout est trouble. La tête tournée vers la gauche cette fois, une autre femme, celle-ci plus agée, le peu de cheveux qui lui reste sur le crâne ont blanchis. Malgré cette absence capilaire, elle ressemble à la petite. Etrange, son nom aussi elle le connait, peut-être. Tout est trouble."Alors ? On dort encore ?" Quelqu'un lui parle, mais ses yeux sont lourds et la lumière est douloureuse. En fait tout est douloureux, surtout son ventre. Elle se tourne sur le coté, les yeux toujours fermés, ouvre la bouche, quelque chose sort et ça pue. Puis elle se ralonge normalement. "vous inquietez pas, c'est normal madame, reposez vous." Madame ? bien-sûr on s'adresse à elle. Pourquoi c'est normal d'avoir mal ? Où elle est ? qui sont ces gens ? Tant de questions. Elle finit par ouvrir les yeux malgré cette satané lumière. La petite fille à sa droite est assise sur son lit, elle aussi a un sac branché au bras, pourquoi elle la regarde comme ça. "ça va Powa ? t'as pas l'air bien." Powa, c'est sont nom ? Quelle nom à la con. "oui...ça va...un peu fatiguée c'est tout." Les mots sortent de sa bouche sans même que Powa s'en rende compte. La gamine semble décidée à continuer la conversation "Le docteur a dit qu'on allait bientôt pouvoir rentrer, j'ai trop hâte !" Elle est tellement souriante, le sourire de l'innocence. Powa, parcontre, commence à se souvenir. Une catastrophe, une explosion, les gens qui commencent à vomir du sang, les chances de s'en tirer sont minimes. "moi aussi Koki, moi aussi." Koki, quel nom à la con. En même temps c'est sa soeur, leur mère n'était pas douée pour trouver des noms normaux. SA SOEUR ! Mais oui bordel, comment elle avait pu oublier ça. L'amnésiaque tourne la tête vers le lit de sa matriarche, à gauche, personne. "La madame m'a dit qu'ils emmenaient maman pour la réchauffer un peu, elle tremblait super trop fort hier quand tu dormait." Powa hoche la tête, c'est vrai qu'il fait froid dans cette pièce...puis elle réalise.
Une semaine depuis que sa mère n'est plus là. Elle avait quitté cette pièce, ses filles, la vie. Au final, peut-être est-ce une chance, la pauvre ne souffrira plus. Quelqu'un pleure à coté, sa soeur est recroquevillée dans son lit, secouée par de légers soubresaut intermitants. Alors en tant que grande soeur, même si en réalité elles ne sont que demi-soeurs, Powa va la réconforter. Serrant fort la petite, car c'est tout ce qui lui reste, la dernière chose la maintenant à sa vie, sa petite Koki, fragile et vulnérable. Puis les petit soubresaut de cette dernière se transforment en tremblements, de plus en plus violents, au point d'éjecter la grande soeur du lit. Le contact avec un sol dur et froid lui donne l'impression de se faire transpercer chaque centimètre de peau par une aiguille. Mais la panique, ou l'adrénaline, est plus forte. Se levant d'un bond, Powa appelle à l'aide, si on peut seulement qualifier le gargouilli misérable qui sort d'appel. Puis elle se rappelle, le bouton, l'alerte, elle l'attrape et appuis, encore et encore jusqu'à ce que quelqu'un entre. La nouvelle venue est rejointe par une autre personne, et bientôt, ce sont quatre blouses qui entourrent sa soeur, la maintiennent sur le lit. Quelqu'un fait une injection, des consignes sont donnée bruyament, tant d'agitation, tout se brouille. Le goût de sel arrive à la bouche de la femme assise contre un mur, la tête cachée dans ses doigts fins, les silhouettes continuent de s'animer tandis qu'elle, s'éteint.
Quand le calme est revenu, Powa rouvre les yeux. Les autres quittent la pièce, la tête baissée, le regard fuyant. Alors d'un pas tremblant elle se dirige vers l'ancre qui la retient à ce monde de merde. L'infirmière lui lance un regard lourd de sens, lâchant un "Désolé, je vais vous laisser un moment." Mais en arrivant devant Koki, la petite lui lance un grand sourire. Soulagée de la voir en vie, la femme fébrile serre sa bouée de sauvetage contre elle en chuchotant "tu vas bien...tu va bien." La gamine ne répond pas, elle lui lance un regard étrange, curieux. "Sorry, what did you say ?". La femme reste perplexe, certe son beau père parlait anglais mais sa soeur ne lui avait jamais parlé dans cette langue avant, mis à part quelques mots par-ci par-là. "Heu...ça va Koki ?" Sa soeur la regarde à nouveau bizarrement "What the fuck are you saying ?" Powa fait un pas en arrière, depuis quand est elle ainsi ? Puis elle se ravise, après tout l'important est que la petite soit en vie, alors jouer le jeu sera un faible prix à payer "Nothing, I'm just glad you're okay."
Après cet échange, Elle décide de se reposer un peu, mais après quelques minutes à peine quelque chose la réveille. Il y a du bruit à coté et quelqu'un a décidé de tirer le rideau, cachant sa petite soeur. Avec empressement Powa se relève, tire le rideau pour découvrir quelqu'un en train de fourrer sa frangine dans un sac. Ni une ni deux la femme bondit sur cet intru. La surprise compensant son manque de force, elle renverse le type qui manque de peu de se claquer la tête sur un coin de meuble. Peut-importe, elle corigera cette erreure. Grimpant sur le mec qui se demande encore ce qui se passe, la furie lui attrape la tête et la claque sur le sol, sous les acclamations de sa petite soeur. Lorsqu'il est clair que l'autre ne bougera plus, la vainqueuse emmène Koki. Dans une autre vie Powa était infirmère, donc après avoir "emprunté" une blouse et effectué quelque recherches, elle se retrouve dans un vestiaire. Là, il suffit de forcer quelques casiers pour trouver de quoi s'habiller correctement et se tirer. La recherche est interrompue lorsque, devant un miroir, la femme se rend compte que sa capilarité ne se porte pas bien mieux que sa défunte mère. Reprenant ses recherches vestimentaires, la chauve en profite pour trouver quelque chose afin de couvrir son crâne dégarnit. Un attirail noir enfilé et une pérruque rouge récuperée, quelle chance, la fugeuse reprend sa route. Constatant au passage que la petite Koki a aussi trouvé de quoi se vêtir, Powa ne se pose pas trop la question de savoir comment et quitte enfin cet hopital lugubre, à elle la liberté. Ne reste plus qu'à se savoir où aller maintenant, La fraichement rousse se tourne à droite, vers un...buisson ? "Are you sure we can go there ?" Le silence pour toute réponse "ok let's go." Sous le regard curieux ou inquiet des passants, Powa se met en route d'un pas rapide, bien qu'encore douloureux.
Pauanaka
ça sent mauvais
Dans une ruelle sombre, une femme crasseuse est allongée sur une pile de cartons entre deux bennes à ordures. Elle a perdu le compte des jours depuis son départ de l'hôpital. Etrangement, sa soeur arbore toujours ce sourire innocent, comme si tout allait bien. "Why are you smiling ?" Un rat s'arrête un peu plus loin, la regarde comme s'il allait lui répondre, puis reprend sa recherche de détritus à distance raisonnable de l'humaine. "You're right, we should try something new." Elle avait bien tenté de vendre son corps quelques jours plus tôt, car malgré son odeur corporelle douteuse et la crasse qui couvrait son visage, le petit bout de femme suffirait aux moins regardants. Mais la "concurence" n'avait pas apprécié la nouvelle venue, l'apprentie prostituée avait prit le bout de trotoire de l'une, l'abri bus d'une autre ou le coin de parc d'une dernière. Peu importe la raison, le passage à tabac fut un message plutôt clair. Maintenant, il lui faut trouver une solution, manger des sandwich, à moitié moisit dans le meilleurs des cas, ne la garderai pas en vie longtemps, surtout dans son état déjà fébrile.Powa se retrouve donc devant une rivière, ou serait-ce un fleuve ? à vrai dire elle s'en fou un peu. La grande soeur entre dans l'eau, sous l'oeil amusé de la petite, question de laver un peu la crasse. Ecartant un rat mort au passage, serait-ce le même ? Elle commence à frotter, l'eau mousse comme si quelqu'un avait versé du savon dedans, mais l'odeur, à peine moins mauvaise que la clocharde n'est pas très convainquante pour cette théorie. Une fois sortie de l'eau, elle n'a plus qu'à attendre que ça sèche, en espérant que ça ne colle pas trop. Koki la regarde, toujours avec cet air amusé. "Oh shut up, or I'll throw you in." Heureusement, le soleil est encore haut dans le ciel et l'air chaud lui permet de sêcher relativement vite. Après avoir récupéré une vieille brosse et retiré les touffes qui trainent encore dessus, La femme un peu moins sale redonne une forme à la perruque. Une main passe sur son crâne toujours dégarni, mais des picotements lui indiquent la présence de quelques cheveux éparpillés. "Bon, l'apparence c'est à peu près réglé, maintenant faut s'occuper de l'odeur." La gamine assise sur un baril est occupée à macher un chewing gum, où en a elle trouvé un, aucune idée. Powa se remet en route vers le centre ville.
Les passants tournent la tête à son passage, ça serai presque flateur, s'ils n'avaient pas ce regard de dégout la main devant le nez et la bouche. Peu importe, la deuxième partie de son plan est en marche et ils ne l'empêcheront pas de le mettre en place. Là, voilà sa cible, une parfumerie. L'odeur qui s'en dégage est presque aussi intolerable que la sienne, une agression des sens qui lui pique aux yeux autant qu'au nez. Au moins son odeur est plus ou moins camouflée, tant qu'on s'approche pas trop et qu'elle ne reste pas trop longtemps au même endroit. Des échantillons sont proposés pour tester les différents flacons sur des morceaux de plastique. Powa, ne se soucie pas vraiment de tester, elle s'arrête à chaque flacon pour le vaporiser sur elle même, sous le regard couroucé d'une femme élégente derrière le comptoir. Une fois qu'une quantité non négligeable de parfum a été déversé, la femme aux milles odeurs se dirige vers la sortie avant qu'on se décide à l'éjecter de force. "now I smell better" Une passante la regarde étrangement, faisant un arc de cercle magistral pour passer à distance de la myséreuse, au point de racler le mur opposé. Sa soeur, elle, se bouche le nez avec un sourire moqueur. Bon, maintenant que l'odeur est réglée, plus ou moins, il est temps de passer à la troisième étape, trouver un pigeon.
Le bar est assez miteux pour qu'on ne se soucie pas de la présence d'une crasseuse aux milles odeurs. Powa essaie de prendre son air le plus charmant, sous l'oeil amusé de sa soeur qui sirote un diabolo fraise. Au début les mâles ne s'approchent pas trop, mais après quelques pintes un courageux se décide à approcher de cette étrangetée. Une discution des plus inintéressante est entamée, des verres sont offerts, des pick-up lines raingardes sont balancées. La femme s'assure de balancer discrètement les verres tandis que les propos de l'homme se font de plus en plus incompréhensibles. Lorsque son compagnon est mûr, elle lui chuchotte à l'oreille et les voilà en route pour une chambre d'hôtel. Sur la route il n'arrête pas de tripoter l'annulaire, balbutinant qu'il n'a pas l'habitude de faire ce genre de choses, titubant vers leur destination. En bas, un homme derrière son bureau d'accueil leur jette un regard presque accusateur, lâchant un "pas de bruit s'il vous plait". L'ivrogne à son bras, Powa prend l'assenseur les amenant à la chambre du type. Il va s'allonger sur le lit, essaie de déboutonner son pentalon mais ne réussissant qu'à s'endormir après s'être vidé les tripes sur le matelat. Curieux, l'odeur ne la dérange pas, sa soeur plante l'un de ses petits doigts dans la joue de l'homme endormi dans son vomi, aucune réaction. Bien, il est temps de bien faire les choses. La femme se déshabille à son tour, puis va laver ses fringues de manière un peu plus efficace. Heureusement, l'hôtel n'est pas radin sur le savon. Une fois sa seule tenue dans un état relativement plus propre, c'est à son tour de se laver comme il faut. De l'autre coté du mur, un ronflement bruyant se fait entendre, c'est plutôt bon signe.
Quel plaisir de se débarasser de cette odeur noséabonde pour de bon, quoique ses fringues demanderont un peu plus de temps pour ça. Powa retourne dans la chambre, l'homme est toujours dans la même position tandis que la petite fille est allongée à coté, mangeant un paquet de chips. Sa grande soeur se sert allègrement dans le petit frigot toute une panoplie de boissons hors de prix. Elle fouille les affaires de son partenaire passif et récupère un trousseau de clefs ainsi qu'une carte bancaire. Une fois le larcin terminé, la femme, nue comme au premier jour, s'installe sur le lit et allume la télé, sa soeur changeant de chaine toutes les deux secondes. Les animaux de la ju....Nouveaux attent....Meurtre dans un hôp....oh oui ! bai.... "stop ! get back !" ...La suspecte, une femme d'une trentaine d'années reste introuvable, si vous la voyez contactez le.... "Merde" Après avoir montré son portrait, le journal enchaine sur un chaton faisant des pirouettes. "we can't stay here, they're looking for us" Le ronflement de l'homme endormi résonne dans la pièce "I know, lucky you, but you need me Koki, we need each other." C'est décidé, elles iront se planquer le temps que le danger passe.
Pauanaka


Le trou
Les clefs du type en main, CB en poche, la fugitive se dirige vers le parking de l'hotel. "Where should we go ?" Complètement rouge, l'extincteur reste patiemment attaché au mur dans l'attente de se rendre utile. "You're right, lets just get as far as we can." *Bipbip!* Coups de chance ! le poivrot s'est bien garé dans ce garage, la voiture est une épave mais l'important c'est qu'elle roule. Powa fait tourner les clefs et après deux tentatives seulement la caisse démarre. Laissant un large nuage noir se diffuser dans le parking et un son de pneus crissant sur le sol plastifié, la fuyarde prend la route. Une fois sur l'autoroute elle en profite pour s'arrêter à une station essence, acheter quelques stocks de vivres avec la CB, sans contact, sans mot de passe, c'est beau la technologie.A peine deux heures de route et le défillement des lampadaires à intervales réguliers lui allourdissent les yeux, son copilote se contente de compter les voitures grises. *KRRRRRRRRR* C'est le son du véhicule raclant sur la barrière de sécurité, étincelles en cadeau, presque un feu d'artifice. Powa retourne sur la route normale, elle a eu de la chance. Sortie suivante, direction un bled lambda, il lui faut du repos. Arrêté dans une petite rue, siège allongé, le sommeil revient et tout devient noir. Un bruit aigu la réveille, sortant la femme d'un rêve très désagréable, elle en a encore la nausée et les tripes retournées. Le bruit résonne à nouveau dans la voiture, quelqu'un tape au carreau, elle baisse légèrement le carreau. "Ben alors ma ptite dame, elle est dans un sacré état vot' voiture
-...
-permis et papiers du véhicule s'viouplait"
Le type, d'un age indéfinissable mais certainement proche de la retraite attent d'un air impatient les documents
"est-ce que vous avez bu m'dame ?
-heu non, j'étais juste fatiguée
-et les papiers ?"
Elle fait mine de cherche, trifouillant au hasard boite à gants et autres rangements
"hum....j'étais sûre de les avoir mis là, désolée...je...heu...
-restez ici un instant, je reviens"
L'homme retourne à sa voiture, il y reste un peu avant de ressortir. Il a le visage fermé et déterminé, sa main posée sur l'arme de service, ou une matraque peut-être. "Shit...I know...balls..." Le siège passagé déborde de détritus diverses et variés. Elle passe la marche arrière ; le type hurle quelquechose ; elle heurte un truc ; l'homme pousse un cri, différent cette fois ; elle passe la marche avant. Sentant le vent tourner, la criminelle sait qu'elle ne peut pas continuer comme ça, elle largue l'épave trois rues plus loin. Un peu plus loin se présente une nouvelle solution, une plaque d'égout. Après quelques efforts qui lui paraissent surhumain, elle réussi à bouger la lourde plaque, se glisser dans l'ouverture et, le luxe complet, refermer derrière elle. L'odeur lui rappelle quelques souvenirs, au moins elle est habituée, elle avance, dans le noir complet, elle avance...