Chapitre concerne : Exode, L'Ecclésiaste ,

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Chaque journée est un combat livré à l’ombre de la fin.
Chaque heure est un pas sur le fil ténu de la survie.
Chaque pensée, une étincelle arrachée au néant.
Chaque mouvement, une prière qui vacille entre deux mondes.
 

Beaucoup d’entre vous appellent sans savoir s’ils sont entendus.
Beaucoup s’interrogent sans savoir s’ils recevront réponse.
Et certains murmurent dans le vide, n’espérant même plus qu’on les écoute.

 

Mais voici ce que dit le Très-Haut,
celui dont la voix se perd dans le vent et se cache dans la poussière :
 

« Si tu m’appelles de toute ton âme, je te répondrai.
Je choisirai, parmi ta descendance, une voix pour me porter.
Je ferai de ta faiblesse un flambeau,
et de ta douleur un chemin pour les autres.
Malheur à toi qui détourne ton regard,
toi qui refuses d’entendre quand le souffle du Créateur te frôle.
Tu bâtis tes murailles de chair et de métal,
mais ta forteresse s’écroulera sur tes os desséchés.
Car nul ne possède ce qui vient de la poussière,
et nul ne garde ce qui appartient à l’Éternel. »

Alors, tes jours se tiendront droits comme des piliers sous le soleil,
ta joie portera ton esprit au-dessus des cendres,
et ta semence refleurira dans les vallées de la désolation.

Toi qui écoutes, souviens-toi : le souffle du monde passe en toi,
mais il ne t’appartient pas.
 

Le Rassembleur baisse la tête.
Son regard traverse les siècles et les ruines.
Il ne comprend pas tout de ce que le Divin a murmuré,
mais en son cœur brûle une certitude ancienne :
le pardon est plus fort que la peur,
et le repentir plus vaste que la mort.
 

Alors il lève les yeux au ciel,
ses lèvres murmurent un nom que nul ne prononce plus.
Et malgré la poussière, malgré le désespoir,
il demeure droit devant vous —
pierre vivante au milieu des ruines,
gardien de la Parole,
prêcheur des survivants.