Mauvais feuileton
Chapitre débuté par Laura
Chapitre concerne : Laura,
Laura


La petite Laura était d'une compagnie agréable. Si on exceptait le fait qu'elle bouffait les mots comme une campagnarde mal-torchée. Et aussi qu'elle paraissait un peu gogole sur les bords à se répéter sans cesse. Quoi qu'il en soit, la jeune demoiselle de quatorze printemps était îvre de reconnaissance envers ses nouveaux "amis". Comprendre une succession de rencontres fortuites et actées par la nécessicité la plus élémentaire : la survie.
Cependant, Laura considérait déjà ces étrangers comme sa nouvelle famille et était résolue à les suivre n'importe où et sans traîner les pieds. Aussi, lorsque Elise de la Serre lui demanda de partir en reconnaissance pour s'assurer que la petite troupe ne risquait pas une attaque surprise par des punks à chiens, elle s'exécuta. Faucille rouillée en main, concentrée sur son devoir. Mais très vite, elle se laissa distraire par de l'esbrouffe. C'était le grand Otio qui avait l'air en vilaines affaires avec un des baveux. Celui-ci, d'ailleurs, était un magnifique spécimen d'inutilité. Laura voyait bien que son nouvel ami à la massue ne pouvait en faire qu'une bouchée et qu'il aurait fait un merveilleux travailleur à la ferme.
Hey, Otio ! C'pourrait-il pô qu'j'te m.... ne put-elle finir car un de ses souliers usés jusqu'à la corde venait de buter sur un obstacle. Laura ne put, que dans un réflexe désespéré, se servir de sa serpette communiste comme d'un piolet et dont la pointe vint se planter dans l'un des trapèzes du baveux. Une grosse giclée de sang balaya la scène tandis que Laura levait des yeux pleins d'excuses à l'attention du grand gaillard.
Oh.. j'j'suis d'solée Otio..
Cependant, Laura considérait déjà ces étrangers comme sa nouvelle famille et était résolue à les suivre n'importe où et sans traîner les pieds. Aussi, lorsque Elise de la Serre lui demanda de partir en reconnaissance pour s'assurer que la petite troupe ne risquait pas une attaque surprise par des punks à chiens, elle s'exécuta. Faucille rouillée en main, concentrée sur son devoir. Mais très vite, elle se laissa distraire par de l'esbrouffe. C'était le grand Otio qui avait l'air en vilaines affaires avec un des baveux. Celui-ci, d'ailleurs, était un magnifique spécimen d'inutilité. Laura voyait bien que son nouvel ami à la massue ne pouvait en faire qu'une bouchée et qu'il aurait fait un merveilleux travailleur à la ferme.
Hey, Otio ! C'pourrait-il pô qu'j'te m.... ne put-elle finir car un de ses souliers usés jusqu'à la corde venait de buter sur un obstacle. Laura ne put, que dans un réflexe désespéré, se servir de sa serpette communiste comme d'un piolet et dont la pointe vint se planter dans l'un des trapèzes du baveux. Une grosse giclée de sang balaya la scène tandis que Laura levait des yeux pleins d'excuses à l'attention du grand gaillard.
Oh.. j'j'suis d'solée Otio..
Otio

Otio avait un passé douteux et son talent pour la bagarre en disait long sur l'histoire difficile qui l'avait mené jusqu’ici. Il lui tenait particulièrement à cœur de s'occuper de tout ce qui menacer le petit groupe et particulièrement la jeune Elise de la Serre avec qui il avait survécu jusqu'ici. Il s'apprêter à finir un baveux d'un grand coup de boule quand la Serpette de la campagnarde vient achever le Zombie !
Mhé ! Merde ! JE VOULAIS LE TERMINER !
Otio étais agacé et il ne se doutais pas que la jeune Laura venait peut-être de lui sauver la vie. En effet le brave gaillard avait surement trop subi de commotion cérébrale à répétition, son cerveau était déjà couvert d'hématomes, et en plus de lui causer de sérieux trouble de vivacité d'esprit sa vie ne tenais pas grand-chose... Le jour du choc de trop était proche, mais le grand costaud a l'esprit embrumé ne s'en doutais même pas.
Bon allé on rentre.... On en trouvera d'autre...
Mhé ! Merde ! JE VOULAIS LE TERMINER !
Otio étais agacé et il ne se doutais pas que la jeune Laura venait peut-être de lui sauver la vie. En effet le brave gaillard avait surement trop subi de commotion cérébrale à répétition, son cerveau était déjà couvert d'hématomes, et en plus de lui causer de sérieux trouble de vivacité d'esprit sa vie ne tenais pas grand-chose... Le jour du choc de trop était proche, mais le grand costaud a l'esprit embrumé ne s'en doutais même pas.
Bon allé on rentre.... On en trouvera d'autre...
Laura


La jeune-fille était complètement submergée par la honte. Sa maladresse venait de lui faire tuer un être humain. Mais ce n'est pas ça qui la minait. Elle avait gâché le plaisir d'Otio, bon sang de bois. Avec une petite voix de gamine prise sur le fait, elle répondit, laconique:
Voui, m'sieur Otio. Rentrons...
Le visage encore maculé de goutelettes de sang du pauvre malheureux, la robe fichue. Une belle journée (ou nuit) pour un mauvais feuilleton.
Voui, m'sieur Otio. Rentrons...
Le visage encore maculé de goutelettes de sang du pauvre malheureux, la robe fichue. Une belle journée (ou nuit) pour un mauvais feuilleton.
Elise de la Serre


A quelques pas de là, un semblant de vie suivait son cours dans la voiture renversée qui tenait lieu de repère aux survivants. Elise l'avait amménagée tant bien que mal, disposant de vieux coussins de banquette au centre de la rame, encerclant leurs maigres possessions. Un vieux cajot remplis de boites de conserve cabossées, de gourdes et de pansements Hanseplasts à peine ouverts, mais tous bien chiffonés.
Dans un coin, son coin à elle, elle avait laissé sa radio, qu'elle allait écouter autant que possible, obsédée par l'idée de retrouver de la famille. Les quelques échos qu'elle écoutait n'avaient rien de rassurant. Tout le monde semblait devenu fou et elle n'entendait bien souvent qu'un ramassis d'inepsies, de grossiertés, d'insultes, de quolibets. Qu'était devenu le bon sens et la bienséance ? Où étaient passées les bonnes manières ?
Elle entendit bougonner Otio et vit le colosse traîner sa lourde carcasse vers la voiture, la petite Laura toute confuse derrière lui. Un sourire s'échappa de son visage pensif. Puis elle croisa le regard solitaire de Pauanaka, un peu plus loin.
Elle observa la jeune femme quelques secondes, circonspecte. Qui était-elle ? Que cachait-elle ? Elle finit par s'approcher discrètement, se glissant juste à côté d'elle. Assise là, le regard cherchant un point d'accroche.
Tout va bien ? Je... Je me rends bien compte qu'on n'a jamais pris le temps de discuter un peu...
Dans un coin, son coin à elle, elle avait laissé sa radio, qu'elle allait écouter autant que possible, obsédée par l'idée de retrouver de la famille. Les quelques échos qu'elle écoutait n'avaient rien de rassurant. Tout le monde semblait devenu fou et elle n'entendait bien souvent qu'un ramassis d'inepsies, de grossiertés, d'insultes, de quolibets. Qu'était devenu le bon sens et la bienséance ? Où étaient passées les bonnes manières ?
Elle entendit bougonner Otio et vit le colosse traîner sa lourde carcasse vers la voiture, la petite Laura toute confuse derrière lui. Un sourire s'échappa de son visage pensif. Puis elle croisa le regard solitaire de Pauanaka, un peu plus loin.
Elle observa la jeune femme quelques secondes, circonspecte. Qui était-elle ? Que cachait-elle ? Elle finit par s'approcher discrètement, se glissant juste à côté d'elle. Assise là, le regard cherchant un point d'accroche.
Tout va bien ? Je... Je me rends bien compte qu'on n'a jamais pris le temps de discuter un peu...
Pauanaka


Powa regardait sa petite sœur, toujours un chewing gum à la bouche, balancer ses pieds en dessous du siège de fortune. Elle semblait bien ici, où plutôt, elle semblait en bonne compagnie.
Cette réflexion fut interrompue par Élise, qui s'installa à côté.
C'est vrai qu'on a pas eu trop l'occasion de parler. Mais ça va, je me fait a cette nouvelle réalité, plus rien n'est comme avant. Plus personne n'est comme avant en fait, sauf peut-être la petite.
Elle designe le Laura. Elle ressemble un peu à ma p'tite sœur... Il faut la protéger, elle fait partie des rares innocents.
La femme se tourne vers un siège vide, cuchottant no you're not, not anymore.
Puis, en voyant la jeune fille approcher, elle reprend à haute voix, comme pour changer de sujet. Laura? C'est quoi cette mine ? Viens là nous raconter tes dernières aventures copine.
Cette réflexion fut interrompue par Élise, qui s'installa à côté.
C'est vrai qu'on a pas eu trop l'occasion de parler. Mais ça va, je me fait a cette nouvelle réalité, plus rien n'est comme avant. Plus personne n'est comme avant en fait, sauf peut-être la petite.
Elle designe le Laura. Elle ressemble un peu à ma p'tite sœur... Il faut la protéger, elle fait partie des rares innocents.
La femme se tourne vers un siège vide, cuchottant no you're not, not anymore.
Puis, en voyant la jeune fille approcher, elle reprend à haute voix, comme pour changer de sujet. Laura? C'est quoi cette mine ? Viens là nous raconter tes dernières aventures copine.
Laura


Dépassant Otio, la jeune Laura n'avait pas encore pris la peine d'essuyer les gouttelettes de sang de sa malheureuse victime. Faucille communiste toujours en main, maculée du précieux liquide rouge. Honteuse, elle se rapproche de Powa et baissel le regard.
J't'ombé et heu... j'tué l'baveux dont Otio s'cuppait.
Un regard rapide en direction du dit Otio avec le poids de la culpabilité. Laura consentit enfin à regarder Powa dans les yeux.
C'que j'suis mal'droite qu'même. J'peux pas courir s'tomber, c'est l'poisse t'ça.
Un petit rire innocent et gêné, comme si ça pouvait effacer le fait que Laura, quatorze ans à peine, venait de faire sa première victime. Baveux ou pas, ça restait un être humain fait de chairs et de sang.
J't'ombé et heu... j'tué l'baveux dont Otio s'cuppait.
Un regard rapide en direction du dit Otio avec le poids de la culpabilité. Laura consentit enfin à regarder Powa dans les yeux.
C'que j'suis mal'droite qu'même. J'peux pas courir s'tomber, c'est l'poisse t'ça.
Un petit rire innocent et gêné, comme si ça pouvait effacer le fait que Laura, quatorze ans à peine, venait de faire sa première victime. Baveux ou pas, ça restait un être humain fait de chairs et de sang.