Chapitre débuté par Emma Peel
Chapitre concerne : Assurance Smart, Emma Peel, KLAATU BARADA NIKTO,

Rosemary, tu étais la joie de vivre incarnée.
Je me souviens de la toute première fois que je t’ai vue, tu te balançais dans les airs, libre comme le vent, puis tu as atterri devant moi avec une cabriole parfaite, avant de te présenter avec un faux accent allemand. Tu adorais ça, le spectacle. Et d’ailleurs, tu en étais un à toi seule, partout où tu passais.
Tu avais survécu à la chute de Klaatu, et peut-être même à l’attaque qui l’a précédée. Moi, j’arrivais tout juste à ce moment-là, paumée, déboussolée… et tu m’as accueilli sans hésiter. Pas juste à cause de ma tenue moulante en latex... enfin, j’espère...
Et puis, nos chemins se sont longtemps éloignés. Tu suivais ta route, moi la mienne. La vie, le chaos, les choix, tout ce qui nous sépare sans qu’on s’en rende compte. Et puis, récemment, les circonstances ont fait qu’on s’est retrouvé.
Tu étais toujours animée par cette folie bien à toi, cette énergie impossible à suivre. Moi, je peinais à te comprendre parfois, à te suivre vraiment… et cette fois encore, tu es repartie. Mais là, j’ai senti quelque chose. J’ai su que tu t’apprêtais à prendre un risque trop grand.
C’est là que j’ai voulu te retenir. Et maintenant je sais pourquoi.
Parce que je voulais encore te voir sourire, encore t’entendre parler sans reprendre ton souffle, encore te voir craquer une allumette sur mon jean pendant que tu matais mes fesses, comme si de rien n’était. Et moi, je riais.
Mais cette fois, tu ne reviendras pas.
Parce que ces fous n’ont même pas cherché à comprendre qui tu étais. Ils n’ont pas parlé. Ils ont juste tué. Parce qu’ils ne savent faire que ça. Parce qu'ils ont une grande gueule que lorsqu'ils torturent, le reste du temps ils se masturbent sur les victimes qu'ils font.
Et c’est à cause d’eux qu’on finit par s’enfermer, que la vie nous glisse peu à peu entre les doigts. Moi, j’aurai beau m’injecter toutes les hormones du monde, je n’en aurai jamais une aussi grosse qu’eux. Et je n’essaierai même pas, d’ailleurs, de me comparer à ces crevures. Parce que moi, j’aime la vie. J’aime le sens qu’on lui donne.
Et toi, Rosemary… toi, tu donnais un sens à la vie de beaucoup d’entre nous.
Adieu, mon amie.
Je regrette quand même ce baiser… si j’avais su…
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