Le sable crissait sous ses semelles usées. Cela faisait des heures que Lyra marchait sans réel but, les yeux à moitié plissés à cause de la poussière soulevée par le vent. Le soleil commençait à décliner, jetant une lumière rougeâtre sur les ruines autour d’elle.
Elle trébucha soudain, se rattrapa de justesse, et baissa les yeux. Sous le sable, quelque chose dépassait à peine. Une poignée rouillée, une grille fendue. Curieuse, elle creusa à mains nues, découvrant un vieil écrin métallique, une caisse éventrée par le temps. À l’intérieur, recouverte de toiles d’araignées et de débris : une radio.
Elle s’en saisit avec précaution. Le boîtier était lourd, cabossé, mais intact. Par miracle, elle réussit à l’alimenter avec l’une de ses dernières cellules d’énergie. Les grésillements éclatèrent aussitôt dans le silence, comme une respiration oubliée.
Elle monta le son. Tourna les fréquences. Bruit blanc. Voix hachées. Silence.
Puis, une onde plus claire.
Elle inspira profondément, ajusta le micro, et parla pour la première fois depuis des jours :
« Ici Lyra… Si quelqu’un m’entend, je répète : ici Lyra. »
« J’ai trouvé cette radio par hasard… J’ai été cachée pendant presque deux ans dans un abri. Avant ça, je survivais dans les ruines de mon école. Aujourd’hui… j’ai dû fuir. Les gens ne sont plus vraiment eux-mêmes. »
« Je suis seule. Je cherche des survivants. N’importe qui. De l’aide. Une direction. »
« Si vous m’entendez… répondez. Je ne suis pas dangereuse. »
Elle lâcha le bouton d’émission. Un léger cliquetis. Puis plus rien, si ce n’est le feu de fortune qu’elle avait allumé pour la nuit.
Elle s’enroula dans sa vieille couverture, les yeux rivés sur la radio, l’oreille tendue. Peut-être, cette fois, quelqu’un répondrait.